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Usure et parcours : un sas vers un nouveau métier

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    Cette collectivité locale, comme d'autres, est confrontée au problème des parcours professionnels face aux déclarations d'inaptitude. Elle met en place un dispositif dit « Sas ». Le tutorat en est une des clés de réussite. Présentation

    Cette commune a mis au point un « dispositif Sas » pour permettre à ses agents devenus inaptes de poursuivre leur parcours professionnel vers un nouveau métier de la collectivité. L’originalité, et la difficulté du processus, repose sur une période transitoire durant laquelle l’agent va, au sein d’un service, être formé par un tuteur. Il aura auparavant défini son projet à partir d’un bilan de ses talents et habiletés.

    Demande de l'entreprise

     

    Parce qu’elle gère souvent plus de 200 métiers, une collectivité locale est particulièrement concernée par la problématique des parcours professionnels. Comment imaginer qu’un auxiliaire de vie, une aide à domicile, un agent de propreté ou un poseur de canalisation puisse exercer cette même activité, souvent usante, durant toute sa vie professionnelle ? Cette municipalité est confrontée à cette question, plus prégnante au sein de son Centre communal d’action sociale.

     

    Démarche

     

    « Nous avions de plus en plus d’agents inaptes à leur emploi » rappelle la responsable du pôle développement R, « et quand un poste se libérait dans un autre service, soit l’agent n’était pas préparé à ce reclassement, soit l’emploi ne correspondait pas ». L’idée est ainsi venue de concevoir et expérimenter un dispositif « Sas ». Cinq agents y entrent dans le but de poursuivre leur parcours professionnel sur un nouvel emploi de la collectivité.

    L’originalité de ce dispositif tient en plusieurs points. D’abord, l’agent est considéré comme un acteur à part entière. Un bilan de ses « habiletés et talents », mots que la responsable du pôle développement RH préfère à « compétences et aptitudes », est dans un premier temps réalisé. Il permet de déceler les points forts d’une personne, comme par exemple son sens de la communication ou sa capacité à comprendre un besoin et à y répondre vite. A partir de là, un projet professionnel est défini avec l’agent. La collectivité va ensuite l’accompagner vers son nouveau métier, en l’aidant à acquérir de nouvelles compétences. Vont alors se succéder une ou plusieurs périodes d’apprentissage, dans les services, sur des postes « SAS » encadrés par des tuteurs. « Il faut accepter la nécessité d’une période transitoire, sans cela il ne peut y avoir de reclassements pertinents », observe le conseiller d’orientation à la DRH.

    Pour lui, la réussite du dispositif repose beaucoup sur le tuteur à qui incombe de former l’agent à son nouveau métier, sans contrepartie de temps ou de salaire. Il faut aussi trouver des services qui acceptent d’accueillir un poste SAS, sans réel retour d’investissement. Autant de points de difficulté à surmonter, sans oublier l’agent lui-même qui, durant une période allant de 6 mois à 2 ans, doit faire le deuil d’un métier et montrer une volonté certaine pour en apprendre un autre.

    La municipalité a fait appel à l’Aract Pays-de-Loire pour diagnostiquer sa politique de maintien dans l’emploi, dont ce dispositif SAS. Celui-ci est en voie d’être pérennisé puisqu’un comité de pilotage, qui comptait aussi les élus, a validé la démarche. Désormais 5 agents « roulent » en permanence dans ce Sas. Reste, poursuit la responsable du pôle développement RH, à « repérer plus vite les situations d’usure pour mieux travailler sur les parcours professionnels, car on a besoin de les tracer ces parcours ».

     

    Bilan

     

    A 39 ans, cette aide à domicile pendant 14 ans, a dû se faire à l’idée de quitter un métier qu’elle aimait. Une douleur au bras qui s’est dégradée, des arrêts maladie qui se sont succédé pendant deux ans et demie et la conclusion s’est peu à peu imposée : « Sur raisons médicales, il a fallu que je passe en reclassement professionnel ». Candidate au dispositif SAS, elle commence par un bilan de ses habiletés. « Je me suis découverte autrement, je ne pensais pas être capable devant un bureau, un ordinateur ». Le projet de devenir agent administratif se forme. Patricia met environ deux ans à le réaliser. « Grâce à ce parcours, j’ai pu me remettre en route », se félicite-elle aujourd’hui.

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