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L'éco-conception et l'ergo-conception: deux défis en un pour l'innovation et la qualité de vie au travail

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    Intégrer les contraintes environnementales dans la conception des produits et des services est un atout certain pour l'entreprise. Car non seulement celle-ci inscrit sa performance et son efficacité dans le temps, mais de plus elle anticipe significativement certaines sources de pathologies que l'on peut observer dans le milieu de travail et, à travers le client, dans nos espaces de vie et dans la nature. C'est donc là un défi pour l'innovation, c'est là également la manifestation d'un niveau de responsabilité sociale de l'entreprise.Présentation

    Ce constructeur-carrossier offre des solutions de transport pour les professionnels, à savoir des véhicules pour les métiers du BTP-Environnement et des véhicules spécifiques pour les métiers du service public ou privé. L'entreprise conçoit et réalise des véhicules uniques ou en très petite série. Ses équipes adaptent à chaque fois les produits au plus près des besoins des clients.
    Cette entreprise de taille moyenne est intégrée à un groupe qui a engagé une politique de Responsabilité Sociale d'Entreprise (RSE).

     

    Demande de l'entreprise

     

    La démarche RSE porte à la fois sur le volet environnemental et sur le volet social, et répond aux préoccupations des dirigeants.
    En 2008, l'entreprise a rencontré l’Action régionale pour l’amélioration des conditions de travail (ARACT) des Pays de la Loire, en vue d’améliorer l’ergonomie de certains postes de travail. Comprenant l’intérêt d’élargir sa problématique à l’environnement, l'entreprise a rejoint l’action collective SPIRES (Solutions Produits Innovants de Responsabilité Environnementale et Sociale). Cette action soutenue par l’ADEME proposait d'améliorer simultanément les conditions de travail et l'impact environnemental dès la conception des produits et services.

     

    Démarche

     

    La démarche proposée et développée dans cette action collective, reposait à la fois sur l’ergo-conception, soit la prise en compte de l’ergonomie dans la conception, et l’éco-conception, soit la prise en compte de l’environnement dans la conception. Pour fonctionner de pair, une articulation entre les deux démarches était nécessaire.

    L’entreprise a mobilisé ses ressources dans plusieurs services pour conduire ce projet aux multiples dimensions. Les fonctions concernées ont ainsi collaboré au projet au fil des différentes étapes.

    Le diagnostic ergonomique a mis en évidence les points d’amélioration sur les postes de travail, et les éléments à prendre en compte pour une future situation de travail. En effet avant même le démarrage du projet, le chef d’entreprise considérait que l’amélioration des conditions de travail sur l’un des postes passerait nécessairement par l’investissement dans un nouveau moyen de production, choix que l'étude a permis de confirmer. En parallèle, le bilan environnemental réalisé a été l’occasion de mesurer les effets de l’activité de l’entreprise et de ses produits sur différents indicateurs environnementaux.

    Deux leviers d’actions ont été mis en œuvre, le premier autour du futur moyen de production, le second dans la conception même des produits.
    La venue sur le site d’un fournisseur de machines a été un point central dans le choix du futur moyen de production. Le fournisseur avait apporté les plans correspondant à un procédé de fabrication imaginé par l’entreprise avant le début de l’intervention. La réalisation d’un certain nombre de tâches identifiées, telles que l’approvisionnement des pièces sur la machine (manutention, positionnement) ou l’opération de détourage ont été simulées sur le plan. Assez rapidement il est apparu que cette proposition n’apportait aucun gain pour les opérateurs, voire ajoutait des contraintes supplémentaires. Cette solution invalidée, de nouvelles orientations ont été recherchées, en prenant en compte les tâches à accomplir par les opérateurs, le budget supplémentaire pour l’entreprise et les aspects environnementaux, par exemple sur les déchets générés. Au final, les critères ergonomiques, économiques et environnementaux ont été pris en compte pour arbitrer entre les différentes technologies envisagées.

     

    Sur le second volet, l’approche ergonomique et l’approche environnementale ont chacune apporté des recommandations sur la conception des produits. De fait, pour rendre possible la convergence des intérêts environnementaux et sociaux, un travail en commun a été nécessaire sur l’élaboration des pistes d’amélioration. Les recommandations issues de chaque expertise ont été analysées au regard de l’autre, de manière à évaluer les contraintes supplémentaires générées sur l’autre domaine. Seules les recommandations neutres et celles qui présentaient des synergies ont été retenues. Ce regard croisé a évité de transférer les contraintes d’un domaine sur l’autre.

     

    Ces pistes innovantes pour la conception du produit ont été saisies par l’entreprise pour alimenter sa recherche et développement. Ces solutions plus environnementales et ergonomiques enrichiront à terme la gamme des solutions de conception dont dispose l’entreprise, pour répondre à la variété des fonctions demandées par les clients.

     

    Bilan

     

    Encore naissante, cette approche d’éco-ergo-conception ou éco-socio-conception place l’entreprise dans une perspective globale de développement durable.
    L’exemple montre qu’il est possible d’allier les enjeux de l’ergonomie et des conditions de travail avec les enjeux environnementaux. Cette approche alimente l’innovation et la recherche de valeur ajoutée dans les produits et services des entreprises.
    Plus particulièrement, le cas montre aussi une fois de plus l’intérêt d’une démarche ergonomique. L’entreprise peut identifier par elle-même des postes contraignants et se montrer volontaire pour améliorer les conditions de travail. Une démarche ergonomique structurée est toutefois nécessaire pour aller au-delà des bonnes intentions, et s’assurer que l’investissement se traduira par un gain réel pour les opérateurs.

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